La Roumanie


Lundi 14 août (suite) : Dès le passage de la frontière, nous avançons notre montre d'1 heure, et nous  filons vers Satu Mare pour trouver un Bankomat .

Attention, il y a "cohabitation" entre les anciens Lei et les nouveaux (RON), et la différence est de taille: il faut enlever 4 zéros aux anciens pour faire la correspondance ! Le taux de change (août 2006) est 1 Euro = 3,5 RON soit 35 000 Lei.

Il y a du soleil, mais le ciel est parfois menaçant. Quel temps va-t-on avoir en Maramures ? (prononcez Maramourech)

Sur la route 19, nous nous arrêtons à Orasu Nou et nous demandons à un habitant où nous pouvons nous installer pour la nuit. Aussitôt, il nous offre l'hospitalité sur son terrain : c'est ça, l'accueil roumain !

Le soir, il nous appelle pour nous faire goûter le vin de sa fabrication et nous discutons pendant près d'1h.

Sa femme ne nous laisse pas partir sans nous donner des tomates, des concombres et des poivrons du jardin. Nous lui offrons un pot de nos confitures qu'elle s'empresse d'ouvrir et de goûter avec le doigt : elle apprécie beaucoup ! Nous rentrons nous coucher : la pluie commence à tomber.

 

Mardi 15 août : Réveil sous la pluie. Après le petit déjeuner, nous prenons congé de nos hôtes et partons vers Sighetu Marmatiei. Nous arrivons à Certeze vers 10h30. Nous sommes assez surpris par les riches demeures du village : grandes maisons à architecture très moderne, marbre partout, grilles et rambardes en inox massif, portes et fenêtres en PVC.

Mais c'est l'heure de la messe, et des dames se dirigent vers l'église en costume traditionnel, c'est magnifique à voir. Nous descendons pour les voir de plus près et les photographier.

Arrivent ensuite les hommes en costume traditionnel eux aussi, et nous entamons la conversation. Nous apprenons que près de 40% des gens du village travaillent dans la région parisienne, et qu'il y aura ce midi 4 mariages traditionnels. Nous décidons donc de rester pour y assister. Et nous avons vu des festivités traditionnelles extraordinaires, comme on n'en voit qu'en Roumanie, en Maramures en particulier. Les gens partagent leur joie avec tous, bloquent la route en dansant (et sans provoquer un concert de klaxons) au son d'un orchestre de 3 ou 4 musiciens, en costume traditionnel, mais parfois avec des talons aiguilles au lieu de bottes de cuir, boivent de la tuica (alcool de prune à 50°) et en offrent à tous - nous y compris -, le tout dans une espèce de cohue ordonnée "à la roumaine", très conviviale, très bon enfant. On a-do-re !

 

Bien entendu, nous avons cherché à savoir où se fabriquaient les costumes, et nous les avons essayés. Colette en porte un qui a plus de cent ans !

Après les cérémonies et les félicitations dans la rue, une troupe folklorique de jeunes est venue pendant 1 heure faire une prestation sous le kiosque en bois sculpté du village.

 

Nous étions arrivés vers 10h30 le matin, nous avons quitté le village, presque à regret, le soir à 17h30, après 1/2 heure d'orage. Nous nous dirigeons vers le village de Sapînta dont la particularité est son cimetière. Après avoir passé le col de Huta, le soleil refait son apparition dans le ciel. Nous garons le c-car dans la rue principale, et nous faisons une balade à vélo pour voir le village et chercher un endroit où passer la nuit. Nous le trouvons à l'écart du village, après le camping sur la gauche, dans une grande pâture bordant la rivière. Ici, c'est le calme complet, le soleil va se cacher derrière la montagne, on est bien... Peu après, une vieille dame habitant un peu plus loin vient demander gentiement si on n'a besoin de rien (lait de sa vache, légumes de son jardin, fruits de ses arbres ...), et nous propose même de venir dormir chez elle pour ne pas rester tout seuls ! Nous refusons le tout poliment, et elle se demande peut-être encore pourquoi ?

 

Mercredi 16 août : Nuit calme mais fraîche. Nous quittons les lieux à 9h45 sous le ciel bleu et le soleil en direction du cimetière joyeux. Il est appelé ainsi parce qu'en 1935, Stan Ion Patras a commencé à sculpter et peindre des croix vraiment peu conventionnelles racontant la vie ou la mort du défunt, et ce, d'une manière souvent humoristique. Il est décédé en 1977, mais il a un successeur qui continue son oeuvre ...

Mercredi 16 août (suite) : Aujourd'hui, 1ère journée sans pluie depuis Prague, ça fait du bien !

Nous continuons jusqu' à Sighetu (près de la frontière avec l'Ukraine), où nous faisons un tour en ville à pied pour nous mettre bien dans l'ambiance. Nous mangeons au restaurant (37 RON pour nous 2, boissons comprises + tuica offerte par le serveur), puis nous allons visiter la Prison-Mémorial, ancienne prison politique du communisme, terrible lieu de souffrance et de mort. Une impression étrange nous envahit, un peu dans le même ordre d'idée que lors de notre visite à Auchwitz en Pologne, un sentiment de révolte, la chair de poule ... plus jamais ça !

Mais la vie continue, notre périple aussi, et nous continuons sur la 18 vers Borsa. Nous bifurquons à droite avant Viseu de Jos pour traverser la montagne et arriver à Bogdan Voda. Nous trouvons asile sur le terrain d'une station-service, et nous passons une nuit tranquille.

Jeudi 17 août : Nous nous réveillons sous le ciel bleu et le soleil. Il fait déjà chaud, la journée s'annonce bien. Nous partons à 9h30 vers Ieud, puis Sieu et Botiza pour nous renseigner sur des "pensions" pour notre voyage de l'an prochain avec les beaux-frères et belles-soeurs. Les villages traversés sont paisibles, possèdent encore de vieilles églises en bois du XVII° siècle, et on y ressent une tradition fortement ancrée.

Nous arrivons à Rozavlea chez nos amis (médecin et dentiste) vers 16h. Quelle joie et quelle surprise ! nous ne les avions pas informés de la date de notre arrivée ! Nous nous installons dans leur cour, dégustons une bonne glace et nous discutons. Puis Colette fait la lessive, à la machine cette fois, pas à main à la rivière comme il y a quelques années. Après le repas du soir, très longue discussion à bâtons rompus.

 

 

Vendredi 18 août : Nuit calme, beau temps. Douche, petit déjeuner et promenade à vélo, toujours à la recherche de pensions. Dans la salle de sports de Rozavlea, nous discutons avec une famille qui est occupée à préparer un mariage de 400 personnes pour demain : découpage de viande, confection de gâteaux, décoration de la salle ... Nous sommes cordialement invités à la noce, mais nous déclinons. Repas à 15h, broderie, sudoku... A 20h, arrivée non prévue d'un camion d'au moins 15 stères de bois qu'il nous faut vider rapidement. Quelques coups de téléphone et voilà de l'aide pour décharger et placer le bois contre un mur. 22h30, ouf, c'est fini. Bière et tuica pour récompenser les voisins, et dodo bien mérité.

 

 

 

Samedi 19 août : Nuit calme et très beau temps chaud. Nous repartons à vélo pour notre prospection dans la vallée. L'après-midi, inauguration de la mairie rénovée et modernisée.  Après le repas du soir, nous projetons à la télé toutes les photos de nos vacances en Europe Centrale.

Dimanche 20 août : Très beau temps encore, c'est merveilleux. Matinée de repos. Après-midi, parade folklorique dans le village puis spectacle au stade. Monsieur le maire insiste pour que nous mangions avec les officiels, dans la salle des fêtes: nous y allons.

Nous partons ensuite nous promener à Bîrsana visiter l'ensemble monastique (superbe), puis promenade dans la campagne, avant de rentrer à Sighetu. Plein de gazole à 3,42 RON/litre = moins d'1 Euro et repas au restaurant. Sur la route du retour, nous entonnons tous ensemble des chants traditionnels de chez nous que nos amis avaient appris dans leur enfance à l'école. Quel plaisir ! Malheureusement, un orage éclate.

Lundi 21 août : Ciel bleu avec quelques nuages. Après les remerciements et de touchants adieux à nos hôtes avec promesse de se revoir l'an prochain, reprenons la route vers 10h30 en direction de Baia Mare par la montagne, puis Satu Mare et douane à Petea. Passage sans problème, mais longue attente 100m plus loin à la douane hongroise (1 heure en tout pour les 2 postes).